mercredi 5 décembre 2012

 















Voilà ma situation. De longues semaines auparavant, je suis monté en haut de la plus haute tour que j'ai pu trouver. Ça m'a pris du temps, des efforts, mais on m'a convaincu de sauter. Alors me voilà depuis tout ce temps, je continue de sauter en quelque sorte, je plane dans le vide et il me retient, m'empêche de tomber. C'est ça que ça fait d'aimer quelqu'un très fort: on saute continuellement dans le vide, et l'impression de bien-être et la sensation de peur, c'est le résultat. On confie à quelqu'un son propre saut dans le vide, et en un instant, il peut décider de nous laisser nous écraser par terre.

lundi 5 novembre 2012

#7.0


Je tuerai chacune des pensées dans lesquelles tu ne m'aimes plus.
Et s'il le faut, j'en viendrai aux mains.

Je planterai  mon cœur dans tes yeux, pour que tu comprennes. Pour que tu comprennes
ce que ça me fait endurer, les maux d'amour et les bêtises délurées. Les histoires sans fin
et pourtant passées, les écarts et les répits, les regards noirs et l'ignorance. Pour que
tu comprennes ce que c'est que d'accrocher son âme et son destin à quelqu'un d'autre,
ce que c'est que suivre des pas dans la neige, des cris en plein tumulte. Pour que tu vois
comme je crève petit à petit, dès que tu m'en veux, dès que je te vois ailleurs, dès que je la vois.
Et ces heures perdues à te perdre, à pleurer tes remords, à pleurer tes douleurs,
à pleurer tes frayeurs. Et ces yeux gonflés d'un réveil endurci, je n'en ressortirai
pas plus forte moi, tu m'affaiblis comme tu respires.
Je planterai mon cœur dans tes yeux, pour que tu vois. Pour que tu vois comme
tu m'empoisonnes, comme je suis ficelée de l'amour que tu m'aurais donné,
comme je t'appartiens finalement. Pour que tu vois comme mon cœur se ressert
quand tu es en colère, quand tu es absent, quand tu es distant. Pour que tu ressentes
la guerre dans ma gorge, mon ventre, mes jambes. Ce que ça me fait de t'aimer si fort,
comme ça me tue à l'intérieur, comme ça m'engourdit et me gèle.



dimanche 28 octobre 2012

De la douleur


Resserrer les écrous pour moins en laisser passer.
Je ne pourrai jamais rivaliser.

dimanche 7 octobre 2012

mercredi 27 juin 2012

Nous étions là, beaux et libres. Heureux et chaleureux.
Nous retrouvions enfin ces instants de soi qui s'étaient envolés.
Et nous continuerons jusqu'au jamais.


mercredi 20 juin 2012

Il y avait toutes ces choses qu'on ne voulait pas dire. Non pas par égoïsme ou pour conserver son jardin secret, bien au contraire, mais plutôt pour nous protéger, pour protéger ce bonheur désorienté.
Chacun voulait préserver la part de bonheur qu'il apportait consciemment à l'autre, pour que l'harmonie persévère encore et encore. Mais comment être certain que les secrets qui nous entourent ne vont pas moisir dans l'espace qui nous est réservé ? Comment pouvons-nous être persuadés que la potentielle délivrance ne ferait qu'élargir cette harmonie si précieuse à nos yeux aujourd'hui ?
Je m'accrochais à ses rires et à ses grimaces d'enfants pour ne pas penser à ces secrets qui rôdent et qui ne doivent pas être su. Ça me crispait de l'intérieur mais toutes ces choses s'envolaient dès que je le voyais m'aimer.

dimanche 6 mai 2012

Entre deux époques


Mes pieds venaient de frôler l'herbe verte, les brindilles séchées et les pissenlits prêts à s'envoler. Voilà que mes orteils sentaient l'eau pure et tiède, turquoise et douce, et ses vaguelettes qui caressaient ma peau si légèrement. Il y avait de la tendresse dans cet instant, de l'abondance si peu ressentie qu'elle se faisait respectable et beaucoup d'amertume allégée. La sagesse de l'eau s'imprégnait dans mon âme, elle transgressait les règles de la physique et se faufilait en moi jusqu'en mon essence. Était-ce réellement possible ? Ou n'était-ce qu'une simple volonté de ma part ? Je ne voulais pas y songer, tenter de comprendre cette sensation l'aurait dévalorisée entièrement et mes ressentiments auraient changés de direction jusqu'à ne plus exister. Le résultat était là et c'était l'important, les allées et venues m'emplissaient d'un nouvel état d'esprit et je ne voulais pas que ça s'arrête, et je me sentais revivre de nouveau avec cette sagesse et cette pureté turquoises.
Puis aussi vite que ce bien-être arrivât, toute cette crainte refoulée depuis tant d'années me parvînt à l'esprit. Faut-il enfouir les souvenirs profonds et parfois douloureux quand ils viennent à la surface ou faut-il justement y faire face ? Il n'est pas facile de prendre des décisions qui pourraient changer le cours de notre pitoyable et unique existence, alors autant être sûr de soi quand on en prend une au risque de le regretter toute sa vie. Pour autant, la passion, la folie, l'amour ou la peur mènent à des prises de décisions si intenses et si instantanées qu'elles sont vraies et efficaces. Nous devrions suivre notre instinct seulement quand il se déclare: si ces folies innées restent cachées, peut-être le sont-elles pour laisser notre esprit s'ouvrir un peu à la raison.
Mes raisonnements sont courts et peu précis, irréels et déraisonnables même, mais j'avais besoin de boire cette nouveauté avant de m'en aller de nouveau fouler l'herbe menue...

dimanche 22 avril 2012

#Rester une SCF

Je  n'aime pas, quand elle me fait la gueule, qu'elle boude parce que je ne peux pas la voir parce que j'ai des trucs à faire, quand elle boude parce qu'on se perd et j'aime surtout pas ne pas la voir mais ça en rajoute une couche qu'elle me boude pour ça alors que je pense à elle et que j'espère qu'elle va bien malgré ces mots que je lis et ces choses que je sais. Je n'aime pas, quand je sais qu'il faudra être saoules pour se pseudo-réconcilier et du coup, quand j'ai trop de travail pour me rendre saoule avec elle et même avec d'autres et surtout avec elle. Je n'aime pas, qu'elle croit que je ne la vois pas par simple choix, que c'est plus simple de voir mon amoureux plutôt qu'elle car elle, je ne peux pas la voir en journée et en ce moment je ne peux plus me bourrer la gueule. Je n'aime pas, me risque à penser qu'elle croit que je ne l'aime plus et que je ne serais plus là à la soutenir en quoi que ce soit. Car c'est la meilleure et que je crois la connaître presque par cœur, alors je n'aime pas savoir qu'elle est pleine de rancœurs.

mardi 17 avril 2012



Gorge nouée, poitrine serrée. Yeux gonflés, regard perdu. Je n'en reviens pas d'en être rendue à un point de rattachement si puissant. Je ne comprends pas quand la faille s'est créée, ni quand elle s'est creusée, creusée, creusée... Nous y sommes, il possède la plus intime partie de moi, celle que personne ne décèle, seulement moi quand je réalise qu'elle me manque. J'ai perdu mon identité, qui faisait de moi cette fille libre et volatile. J'ai déposé un coffre rempli de trésors sur le pas de sa porte, et j'espère qu'il l'ouvrira un jour.

dimanche 25 mars 2012

Please make it true
Don't let me fall

J'aimerais aller ailleurs juste comme ça, qu'on me dise que voilà on y va. Qu'on ne dépense presque rien pour profiter du temps à quelques kilomètres d'ici, qu'on ne dépense plus d'amour, de passion, d'étoiles dans les yeux, que d'argent et de superficiel, le temps d'un week-end...
Ça devient vital.

Pensée freudienne.


J'ai tout appris de toi sur les choses humaines 
Et j'ai vu désormais le monde à ta façon 
J'ai tout appris de toi comme on boit aux fontaines 
Comme on lit dans le ciel les étoiles lointaines 
Comme au passant qui chante on reprend sa chanson 
J'ai tout appris de toi jusqu'au sens du frisson.
J'aime beaucoup Louis Aragon.

dimanche 4 mars 2012

Peut-être que c'est ça, commencer à s'attacher à quelqu'un,
Prendre peur, pour rien, que ça se finisse justement.




Il y a ces mots qui rassurent un cœur apeuré, mais qui ne suffisent pas le jour levé. J'étais en train de m'éteindre petit à petit tellement j'avais peur que tu m'oublies dans la seconde. Je t'ai en tête chaque fois où j'ouvre les yeux, et quand je les ferme enfin c'est de toi que je veux rêver: j'aimerais t'enlever de ma tête pour rééquilibrer les choses. Je ne peux pas faiblir. Je ne peux pas m'habituer trop à toi. Je ne peux pas me faire mal en me heurtant contre un mur.
 Il y a ces mots qui envoient des promesses sans le vouloir peut-être. Et je devrais alors te donner un peu de ma confiance, mais ce serait m'affaiblir encore un peu. Je dois me préserver, me protéger.
Même en gardant la règle numéro cinq en tête - Toujours garder en tête qu'il peut te briser le cœur à tout moment -, vouloir tout contrôler est illusoire. Lâcher prise. Règle numéro douze. Je vais lâcher prise chaque fois que je suis dans tes bras et que tu me regardes d'une telle façon qui ne me donne qu'envie de t'embrasser pour arrêter le temps.
Ne me laisse pas trop tôt, laisse moi encore quelques temps pour user de nous. Ne te lasse pas trop vite, ne me trompe pas trop vite, ne m'oublie pas trop vite.

dimanche 26 février 2012

Tu vas finir par te lasser de moi hein..



Il la regardait avec ses grands yeux qui voulaient comprendre, il ne saisissait pas cette affirmation soudaine. Elle avait un peu peur et elle savait que ça se finirait comme toutes ces autres fois, ces autres fois où elle avait crevé de solitude après qu'on l'ait laissée.
Il voulait comprendre ce à quoi elle pensait, et elle se disait, forcément tu vas te lasser, on va bien s'amuser un jour ou deux, et puis tu vas t'ennuyer, tu vas réaliser que je suis pas la fille que tu attends et tu vas me laisser, un peu comme les autres, alors je te le demande pour que ce soit clair. A la place, elle se contentât d'un "Non, je ne sais pas trop, tu risques de te lasser de moi bientôt". Il avait fait ses grands yeux d'effroi et la rassura de sa main sur sa joue.
Elle voulait arrêter le temps. Elle le troublait et elle en redemandait.



Je ne veux pas être comme ces autres filles qu'on use et dont on abuse, avec qui on s'amuse et pourtant celles qu'on lâche à la première pleine lune. Je ne voulais surtout pas croire que je pouvais être une de ces filles qu'on adule sans pour autant oser la frôler, car je savais que ça me mènerait à l'addiction. Je ne voulais pas de toi car je ne voulais pas souffrir, mais devons-nous nous empêcher de vivre par peur de mourir ? Devons-nous nous empêcher d'aimer un peu par peur de souffrir ensuite ? Il faut grandir, et grandir c'est prendre le risque de souffrir. Je veux un peu grandir avec toi.
Il ne faut pas poser de mots sur les choses qui n'ont pas de sens, car les définir c'est leur donner de l'existence. Je ne sais pas ce que nous sommes, nous n'existons pas.

lundi 20 février 2012

 J'y croyais parce que j'avais envie d'y croire, sans trop savoir à quoi me raccrocher en vérité. J'avais envie de savoir ce que ça donnait le réel: peut-être qu'une fois l'expérience faite, ma vie aurait accomplie son but ultime. Quand le saurai-je ?

jeudi 2 février 2012

«Il est un peu léger de découvrir son manque d'amour à la dernière minute»

Je ne sais pas quoi dire quand on me parle d'amour, je sais conseiller les amoures et même conseiller l'amour à ceux qui en discutent; il est pour autant fort probable que je n'en sache rien. Nous concrétisons ce que nous pensons connaitre par l'expérience: dès lors, je ne connais pas l'amour, je ne connais - tout au moins - plus ce sujet brulant d'expertises en tout genre.
C'est un sujet, voire même un débat, qui me touche de trop près; sans savoir pourquoi j'en fais ma ligne de conduite (et donc de non-conduite), mon but et une fin en fait. Pourquoi se donner tout ce mal qu'on pourrait simplement ignorer, ou encore mieux, qu'on pourrait supprimer ? Les idéaux sont faits pour être poursuivis, jusqu'aux larmes, jusqu'aux rires. Beaucoup poursuivent le bonheur sans savoir ce que c'est réellement, car si on le connaissait, je pense que nous le dénigrerions. Toute chose acquise devient très vite obsolète et bien peu savent se complaire de ce qu'ils ont pour acquis. Le bonheur, le savoir, la sagesse, l'amour ... L'idée d'un amour parfait et durable vole dans mon esprit chaque jour où le bonheur, la sagesse et le savoir n'ont aucune importance directe (c'est à dire, bien souvent). L'idée d'un amour parfait et durable n'apporterait-il pas en fait tous ces idées susvisées ?
C'est un idéal qui me tourmente et un jour, on m'a demandé de quand datait ce tourment. J'aimerais chercher au plus profond de moi et j'ai la sensation que c'est presqu'inné, dès le plus jeune âge j'ai dénigré l'amour masculin que l'on devrait donner (plutôt en subissant qu'en dénigrant à vrai dire), ce qui aurait pour conséquence aujourd'hui cette lassitude précoce à chaque début d'amoure. Peut-être ou certainement, je fais fausse route.
Je ne sais pas où je vais, tout ce que je veux, c'est mieux marcher ma main dans la main de quelqu'un. Alfred de Musset avait trouvé la bonne main.



(sans relecture = sans fil conducteur = sans compréhension possible)
Celui qui m'enverra un feu d'artifice en pleine gueule
et dont le final se basera en plein dans le cœur...
 

 Je ne sais pas si j'y crois encore,
si je peux encore y croire

vendredi 27 janvier 2012

Pourquoi moi, dis-le




'' Une fille sans principe est une fille perdue. C'est dans ces cas-là qu'il faut rester ferme sur ses principes. Ne jamais appeler la première, ne jamais rappeler tout de suite - attendre trois jours -, ne jamais faire pitié, ne jamais pleurer pour un garçon, ne jamais attendre d'un garçon, ne jamais dépendre d'un garçon, ne pas perdre de temps avec un plouc qui ignore Jean-Paul Gauthier, Bill Evans ou Ernst Lubitsh, rayer celui qui recompte l'addition ou laisse le prix sur un cadeau, porte des socquettes blanches, envoie des roses rouges ou des œillets roses, celui qui appelle sa mère le dimanche matin ou parle de la fortune de son papa, ne jamais coucher le premier soir, ne jamais embrasser le premier soir ! Ne jamais manger de choux de Bruxelles, ne jamais porter de vêtements oranges, on pourrait croire que vous travaillez pour l'autoroute. Elle énumérait ses dix commandements et mordait dans le pain de mie. Soupira, j'en ai plein de principes, mais j'ai plus envie de les appliquer. Je veux Gary. Il est à moi. J'ai mis une option sur lui. Il était d'accord. Jusqu'à ce que cette fille arrive. Mais pour qui se prend-elle ? ''

mercredi 25 janvier 2012

Au commencement des temps, les mots et la magie étaient une seule et même chose



C'est ma petite étoile sur Terre
(:


Alexis de Tocqueville

Un mot abstrait est comme une boite à double fond : on y met les
idées que l'on désire, et on les en retire sans que personne le voie.


 


J'ai souvent été rassurée par ces choses qui rassurent les enfants petits: une peluche à serrer fort contre son cœur ou à regarder dans ses yeux pour trouver des réponses, un lapin blanc à regarder courir sur son lit pendant qu'on lui raconte sa vie, des photos qui ont emprisonné un souvenir apaisant, des draps au parfum des parents. Les choses changent. C'est une tournure bien utilisée, peut-être trop je ne sais pas, mais ce monde qui change est bien souvent critiqué: on aimerait que les choses restent rassurantes comme elles l'ont été un jour, on regrette le temps où regarder une peluche de coton suffisait à répondre à nos question. Mais c'est un fait, les choses changent: l'horloge avancera chaque fois de la même manière mais autour de nous le vent aura changé de sens et d'allure, tous comme chacun de nous. J'essaie donc de rendre ma courte éternité aussi rassurante qu'on le voudrait enfin: une jolie histoire musicale dans le cœur, et toujours ces photos qui ont emprisonné un souvenir apaisant ainsi qu'une peluche de coton à regarder dans les yeux.

dimanche 22 janvier 2012

# Don't make it wrong






Sometimes in your life, you need lust.
You need the adrenaline rush of knowing that this is not forever
and that you're not committed to anything


vendredi 13 janvier 2012

311


"Sa peau pâle, ses yeux clairs et son sourire timide m’obsèdent un petit peu trop."

Je crois que je ne prends pas le bon choix, la lassitude arrive quand le temps passe un peu, je crois surtout que je m'étais simplement trompé. Il m'est difficile d'admettre une erreur, je m'y attache; et pour autant, au fond de moi je sais que c'est une grosse connerie. Je me sens tellement conne de continuer à nous faire souffrir alors que je vais y mettre fin d'ici peu; mais j'ai tellement envie d'aimer et de recevoir de l'amour quelque peu sincère que je m'y conforte. Je suis mal et je m'en veux, cette situation est pire qu’égoïste car ma petite personne ne pense même pas au grand cœur qu'elle va craqueler.

vendredi 6 janvier 2012

« Partons, dans un baiser, pour un monde inconnu. »

Aujourd'hui, j'ai (encore) passé mes partiels.
C'était une journée étrange et je l'ai deviné dès que les larmes ont coulées la veille au soir pour une histoire  tellement nulle, mais qui faisait tellement de mal. Et puis, j'ai rêvé de lui, cet enfant borné; à mon réveil, j'ai réalisé que c'était bel et bien fini grâce à la tendresse que j'ai eu en lisant son explication. C'était mignon, et c'est surement parce que c'est surement encore qu'un gosse. Alors j'ai repensé à la chance que j'avais, et nous avons séché nos larmes causées par cette histoire débile. Ça n'a aucun rapport, et pourtant.
Je suis parti de chez moi à l'heure à laquelle j'aurais du être dans la salle d'examen. Je suis arrivée aussi rouge que la couverture de mon Code Civil, me dépêcher ne me réussi toujours pas depuis cet été.
Comme les précédents jours, j'ai posé mon cul sur cette chaise, à côté du mur, pas très loin de la porte et assez du bureau de la surveillante aux origines asiatiques (il n'y a rien de raciste dans ce propos, je vous assure). Et comme les jours d'avant, il y avait : dernière moi le mec de quarante piges qui se lève tout le temps après la distribution des feuilles et qui respire tellement fort derrière moi que j'ai soit l'impression que mes cheveux volent, soit l'impression qu'il en a super marre d'être ici; devant moi un mec super bizarre qui est aussi en première année et qui se retourne une ou deux fois avec hésitation et discrétion; à ma gauche sur l'autre rangée un mec.
Aujourd'hui donc, j'arrive en retard et je m'assois comme d'habitude là, et je vois dans ma diagonale : le mec qui est dans mon groupe et qui m'a envoyé un mail pour que je lui envoie un cours et qui a l'air super sympa mais qui ne m'a jamais adressé la parole de visu, le mec qui marche avec sa canne et qui demande à sortir pour se dégourdir les jambes, le mec que je croise qu'aux épreuves et qui fait un peu le rebelle en sortant en avance et en portant un cuir (ou pas).
J'ai reçu ma feuille et ai attendu un moment avant de commencer, je savais bien que ça ne serait pas facile. Déjà, le sujet peut inspirant, la forme de rédaction nouvelle à mes yeux et enfin, le manque complet d'inspiration. Je lève les yeux un peu et je commence à penser... Le mec à gauche sur l'autre rangée appelle la surveillante et réalise que son épreuve commence dans une heure : il se casse, je souris.
Je rédige un brouillon, et plus j'écris, plus j'écris comme mon médecin. J'aime bien ça, ça me donne l'impression de dire des choses intelligentes. L'heure est passée, et les licences deux ou trois je ne sais pas, arrivent dans la salle d'examen et je retrouve le mec à gauche sur l'autre rangée.
Je lève la tête, puis je pense à ce bout d'homme qui m'a tué la veille et je pense que j'ai de la chance. Alors que je suis terrifiée, par l'angoisse qu'il ait voulu me quitter si tôt, par l'angoisse de me lasser, par l'angoisse du problème réel qui va bien finir par surgir un jour, assez vite.. alors que je suis terrifiée, je me rends compte que véritablement, on doit se mettre en condition pour qu'un amour dure. Je l'avais déjà dit à cet enfant ce matin, mais à cet instant j'ai réalisé la véracité de mon propos et je crois qu'il est bon de préciser que je suis en condition pour l'aimer.
En fait, j'ai écrit cet article seulement parce que je crevais d'envie de poser quelque part le moment qui m'a fait sourire comme une imbécile, ce sourire qu'on aimerait éviter mais qu'on ne peut retenir ... (vous voyez très bien de quoi il s'agit !). J'avais donc finit de me perdre dans les étoiles et j'écrivais encore, je construisais minutieusement mon hors sujet, quand la surveillante vint voir le mec à gauche sur l'autre rangée et je comprends que l'amie de la première arrive bientôt ... D'autant plus étonnée quand je vois une autre compère ouvrir la porte, je fais mine de réfléchir pour mieux écouter (vous avez cette technique aussi, nous le savons tous). Les deux amis se parlent en chinois, japonais, vietnamien, que sais-je; et ma surveillante est tout-sourire lorsque son amie apporte à mon voisin ... un code de procédure civile (je crois bien). Ce bout de jeune femme, timide, tellement heureuse que cet étudiant ait la chance de réussir sa dissertation, m'a fait décrocher ce sourire naïf. Je tiens à noter aussi ses remerciements divins auprès de son amie ... Ce fut un épisode fou de ma vie étudiante, comme si j'avais pris un cachet avant de venir. Bref, c'est pour dire que cette épopée m'a encore fait quitter la salle une heure, quarante minutes en avance, mais que cette épreuve fut bien plus intéressante que les précédentes.



Mais t'es pas sérieux !!