vendredi 6 janvier 2012

« Partons, dans un baiser, pour un monde inconnu. »

Aujourd'hui, j'ai (encore) passé mes partiels.
C'était une journée étrange et je l'ai deviné dès que les larmes ont coulées la veille au soir pour une histoire  tellement nulle, mais qui faisait tellement de mal. Et puis, j'ai rêvé de lui, cet enfant borné; à mon réveil, j'ai réalisé que c'était bel et bien fini grâce à la tendresse que j'ai eu en lisant son explication. C'était mignon, et c'est surement parce que c'est surement encore qu'un gosse. Alors j'ai repensé à la chance que j'avais, et nous avons séché nos larmes causées par cette histoire débile. Ça n'a aucun rapport, et pourtant.
Je suis parti de chez moi à l'heure à laquelle j'aurais du être dans la salle d'examen. Je suis arrivée aussi rouge que la couverture de mon Code Civil, me dépêcher ne me réussi toujours pas depuis cet été.
Comme les précédents jours, j'ai posé mon cul sur cette chaise, à côté du mur, pas très loin de la porte et assez du bureau de la surveillante aux origines asiatiques (il n'y a rien de raciste dans ce propos, je vous assure). Et comme les jours d'avant, il y avait : dernière moi le mec de quarante piges qui se lève tout le temps après la distribution des feuilles et qui respire tellement fort derrière moi que j'ai soit l'impression que mes cheveux volent, soit l'impression qu'il en a super marre d'être ici; devant moi un mec super bizarre qui est aussi en première année et qui se retourne une ou deux fois avec hésitation et discrétion; à ma gauche sur l'autre rangée un mec.
Aujourd'hui donc, j'arrive en retard et je m'assois comme d'habitude là, et je vois dans ma diagonale : le mec qui est dans mon groupe et qui m'a envoyé un mail pour que je lui envoie un cours et qui a l'air super sympa mais qui ne m'a jamais adressé la parole de visu, le mec qui marche avec sa canne et qui demande à sortir pour se dégourdir les jambes, le mec que je croise qu'aux épreuves et qui fait un peu le rebelle en sortant en avance et en portant un cuir (ou pas).
J'ai reçu ma feuille et ai attendu un moment avant de commencer, je savais bien que ça ne serait pas facile. Déjà, le sujet peut inspirant, la forme de rédaction nouvelle à mes yeux et enfin, le manque complet d'inspiration. Je lève les yeux un peu et je commence à penser... Le mec à gauche sur l'autre rangée appelle la surveillante et réalise que son épreuve commence dans une heure : il se casse, je souris.
Je rédige un brouillon, et plus j'écris, plus j'écris comme mon médecin. J'aime bien ça, ça me donne l'impression de dire des choses intelligentes. L'heure est passée, et les licences deux ou trois je ne sais pas, arrivent dans la salle d'examen et je retrouve le mec à gauche sur l'autre rangée.
Je lève la tête, puis je pense à ce bout d'homme qui m'a tué la veille et je pense que j'ai de la chance. Alors que je suis terrifiée, par l'angoisse qu'il ait voulu me quitter si tôt, par l'angoisse de me lasser, par l'angoisse du problème réel qui va bien finir par surgir un jour, assez vite.. alors que je suis terrifiée, je me rends compte que véritablement, on doit se mettre en condition pour qu'un amour dure. Je l'avais déjà dit à cet enfant ce matin, mais à cet instant j'ai réalisé la véracité de mon propos et je crois qu'il est bon de préciser que je suis en condition pour l'aimer.
En fait, j'ai écrit cet article seulement parce que je crevais d'envie de poser quelque part le moment qui m'a fait sourire comme une imbécile, ce sourire qu'on aimerait éviter mais qu'on ne peut retenir ... (vous voyez très bien de quoi il s'agit !). J'avais donc finit de me perdre dans les étoiles et j'écrivais encore, je construisais minutieusement mon hors sujet, quand la surveillante vint voir le mec à gauche sur l'autre rangée et je comprends que l'amie de la première arrive bientôt ... D'autant plus étonnée quand je vois une autre compère ouvrir la porte, je fais mine de réfléchir pour mieux écouter (vous avez cette technique aussi, nous le savons tous). Les deux amis se parlent en chinois, japonais, vietnamien, que sais-je; et ma surveillante est tout-sourire lorsque son amie apporte à mon voisin ... un code de procédure civile (je crois bien). Ce bout de jeune femme, timide, tellement heureuse que cet étudiant ait la chance de réussir sa dissertation, m'a fait décrocher ce sourire naïf. Je tiens à noter aussi ses remerciements divins auprès de son amie ... Ce fut un épisode fou de ma vie étudiante, comme si j'avais pris un cachet avant de venir. Bref, c'est pour dire que cette épopée m'a encore fait quitter la salle une heure, quarante minutes en avance, mais que cette épreuve fut bien plus intéressante que les précédentes.



Mais t'es pas sérieux !!

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire