jeudi 19 mai 2011

- Je pensais. Et puis, j'ai arrêté.


Ce sont bien aux adultes de nous dire qu'on ne sait rien à l'amour. Nous sommes trop jeunes pour comprendre, trop immatures, qu'ils nous disent. Nous ne pouvons pas connaitre l'amour, nous ne pouvons pas le vivre, l'effleurer. Mais qu'est ce qu'ils en savent, eux, de l'amour. Depuis quand, l'amour c'est la routine, l'habitude, les soirées devant la télé, les repas noirs à table devant un repas presqu'encore surgelé, le seul petit bisou sur la bouche, et encore. Depuis quand, l'amour ressemble à de l'ennui profond, à des regards massacrants quand le ménage n'est pas bien fait. Depuis quand on rapproche l'amour à une semaine de vacances par an, à trois enfants chiants, à un salaire, puis un autre pour être assurés, au cinéma oublié. Je n'ai jamais compris en quoi leurs conseils pouvaient être légitimés, réellement, sur quels principes se fondent-ils pour nous convaincre que ce sont eux qui ont raison ? Comment osent-ils, même, nous dire que nous ne connaissons rien à l'amour ? Il faudrait déjà se demander ce qu'ils y connaissent, eux, à cette connerie. Il faudrait aussi se dire que, même si on sait dire ce que n'est pas l'amour, on ne sait pas dire ce que c'est réellement. Ça n'est pas toutes ces conneries proches du suicide, non. Aimer vraiment, c'est aimer comme un enfant, ça n'est pas aimer comme un adulte. C'est avoir peur pour rien, et sourire pour tout aussi rien, c'est des bisous dans le cou et dans la nuque avec surprise, c'est courir dans un parc après des papillons débiles, c'est regarder un film vraiment très nul pour avoir le simple plaisir de s'embrasser pendant sans rien louper en fait. C'est petit, l'amour. Aimer comme un enfant, c'est aimer, parce que ça n'est pas compliqué, ça n'implique rien en fait, même si ça sous-entend tout, ça crit tout haut en ne disant pas un mot, ça sourit à tout le monde dans montrer son visage. Cet amour là, précieux parce que trop court pour être entièrement savouré, court comme l'orage, il nous attrape tout à coup et on ne s'en sort plus, c'est instantané et sans compromis. On n'y voyait rien de ressemblant aux conseils que nous donnaient nos parents, ils s'y trompent complètement, les adultes, ils n'ont rien vu. Ont-ils au moins connu cet amour véritable ? Triste vie. Je t'aime, pour de vrai, comme un enfant et pas comme les adultes. Comme il est beau le temps où nous nous aimons avec cette force là, comme il est doux le vent qui nous caresse les joues quand nous sommes enfermés dedans. Ça nous emprisonne en nous libérant, ça nous écrase en nous faisant vivre. L'amour - comme le font les enfants - : si quelqu'un veut essayer ...

3 commentaires:

  1. Que c'est beau :)
    Alors comme ça il reste des personnes capables de comprendre que l'amour n'est pas une contrainte, des personnes capables de penser, capables de se faire une idée des choses, leur idée des chose, il reste des personnes capables de ne pas écouter leurs parents.
    Alors comme ça il reste de l'espoir, nous sommes quelques-uns à penser que nous ne sommes pas ici, vivants, pour mourir.
    J'aimerai cracher un morceau de vie dans la gueule de certaines personnes, leur laisser entrevoir ce qu'est le bonheur, ce que peut-être l'amour, l'amitié, pour qu'ils comprennent la force qui découle de ces mots, leur lâcher un milliers de poussières colorées sur le visage, j'aimerai, j'aimerai..
    Parfois je regrette d'avoir arrêté d'écrire, c'est vraiment beau ce que tu nous ponds :)

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  2. Si toi, ça n'est que parfois, moi je le regrette souvent.. J'aimais lire et relire les mots qui paraissaient si simples quand tu les assemblais, c'est dommage :)
    Et merci, au passage !

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